LA TARINE
La tarine, si montagnarde
Gérald Gandy, 41 ans, a repris une ferme de famille située dans le massif de Chartreuse en 2007, alors essentiellement orientée sur un cheptel de charolaises. “Petit à petit, j’ai remplacé le troupeau par des tarines pour revenir à la race qu’élevaient mes grands-parents. Aujourd’hui, je n’ai plus que des laitières, surtout des tarines, à raison de 36 vaches et autant de génisses.”
Son nom officiel est la tarentaise du fait de ses origines. Elle a une robe uniforme couleur brun facilement reconnaissable. “La tarine est adaptée à la montagne et comme elle est légère, elle passe plus facilement la longue période hivernale très statique sans désagréments aux pattes et sabots. C’est une bonne laitière dans le sens où elle transforme le fourrage en lait de qualité. Elle est très docile. Quand on a beaucoup de déplacements à pied, ça compte. Ça ne l’empêche pas d’avoir un caractère bien trempé. Je les aime comme elles sont, et avec leurs cornes car je les trouve belles comme ça.” 160 000 litres de lait par an sont ainsi livrés par Gérald à la coopérative des Entremonts pour être transformés en fromages. « Mes préférés parmi les neufs fabriqués ici sont l'estival et la tomme de Chartreuse. »
Gérald est un passionné de cloches, donc chacune a la sienne dans la ferme : « C’est un véritable outil de travail pour s’assurer qu’elles sont toutes là. » Belface, Farandole, Ficelle et Grange seront les tarines qu’il fera défiler. “Je descends pour partager l’amour de mon métier, avec l'envie de montrer combien on s’attache à proposer des produits de qualité à l’échelle locale et prouver que oui, les tarines, ça existe encore ! Certains s’en étonnent mais pourtant, si on optait pour des races plus productives, elles ne sauraient pas aller chercher l’herbe là où les tarines sont capables d'aller, ni se coucher dans les pentes... et on n’aurait pas d’aussi bons fromages de caractère reflétant un terroir et un massif. Je suis fier d’avoir dans mon troupeau des souches de vaches de mon grand-père. C’est du patrimoine, une richesse que nos anciens nous ont léguée. La tarine et le massif de Chartreuse, on a ça dans les veines !”
Gérald Gandy : “J’ai toujours eu la passion des alpages. J'aurai rêvé de partir en alpage laitier mais le massif ne s’y prête pas. Ici, on ne monte que les génisses entre 1450 et 1780 mètres d’altitude.”